En près 10 ans, le nombre d’agences bancaires belges a drastiquement diminué, près de 40% d’entre elles ont déjà disparu. Force est de constater qu’il devient de plus en plus difficile de trouver un distributeur de billets près de chez soi.
Pour justifier ce phénomène, la Fédération belge du secteur financier annonce que plus de 90% des Belges préfèrent les paiements sans argent liquide (et notamment les paiements en ligne). Mais cette digitalisation croissante des services, n’est-elle pas aussi un vecteur de discrimination ? La fracture numérique existe bel et bien et nos seniors, plus nombreux que dans d’autres communes de Bruxelles, en font particulièrement les frais.
Vulnérabilité technologique et augmentation des tarifs
Selon le baromètre de l’inclusion numérique, 28% des personnes âgées de 65 à 74 ans n’ont jamais utilisé internet et une personne âgée sur deux possède de faibles compétences pour utiliser de façon autonome et effective les technologies numériques. En fermant les agences bancaires, on renforce les inégalités et les personnes âgées se sentent exclues et laissées pour compte de ce nouveau système bancaire.
De nombreuses personnes âgées témoignent aussi de la difficulté à suivre régulièrement l’évolution de leur compte bancaire en ligne. Pire encore, certaines opérations auparavant gratuites comme les virements papiers sont devenues payantes et la tarification augmente d’année en année.
Solutions possibles ?
J’interrogeais, ce mercredi 27 octobre, les Ministres des Finances et de l’Économie du gouvernement bruxellois sur le sujet. Une réflexion est en effet en cours au sein de la « Belgian ATM Optimization Initiative » (Batopin) avec à la clé une optimisation globale du réseau de guichets automatiques. Six premiers distributeurs de billets « neutres » ont d’ailleurs déjà été installés en Belgique. D’autres points cash similaires, n’appartenant pas à une banque en particulier, devront être déployés à l’avenir.
La Ministre de l’économie a confirmé que selon ses échanges avec Batopin, 97% des Bruxellois devraient avoir un distributeur de billets à moins d’un kilomètre de son domicile. Je resterai toutefois très attentif quant à l’effectivité de cette promesse et aux critères utilisés pour cette optimisation et son déploiement. J’insiste également pour que l’on n’oublie pas les personnes à mobilité réduite dans l’accessibilité de ces points cash et demandé de rencontrer les acteurs du réseau Batopin pour en discuter avec eux.
Enfin j’ai rappelé à la Ministre que si la Région bruxelloise n’a que peu de levier dans ce dossier, des associations tel que Financité, Espace Seniors et Énéo, travaillent entre autres pour une finance au service de l’intérêt général, non discriminante et proche du citoyen, les soutenir paraît dès lors pertinent. J’ai d’ailleurs eu le mercredi 8 décembre un échange enrichissant avec Anne Fily de Financité quant aux problématiques actuelles d’exclusion bancaire, auxquelles je reste attentif.