La réforme des milieux d’accueil de la petite enfance (MILAC) portée par la Ministre Linard est entrée en vigueur, doucement, depuis le 1er janvier 2020. Si les objectifs d’améliorer la qualité et l’accessibilité des milieux d’accueil sont louables, elle met aussi en danger la viabilité des structures privées et donc le nombre de places disponibles en crèches.
Pour de jeunes parents, trouver une place en crèche est souvent source de stress et fait parfois office de parcours du combattant. À Woluwe-Saint-Pierre nous disposons de sept crèches francophones avec 288 places, deux crèches néerlandophones avec 56 places, ainsi que de 11 structures privées qui totalisent 179 places. La présence de ces dernières (35% de l’offre dans notre commune) est donc essentielle. Pourtant la réforme en cours risque bien de les faire disparaitre ! En effet la Réforme MILAC complexifie les démarches administratives et impacte directement la viabilité des crèches non subventionnées. Pour Florence Couldrey, échevine DéFI de la petite enfance à Auderghem qui travaille sur le dossier depuis plus d’un an, le constat est clair, il est impératif de faire annuler certaines mesures telles que l’obligation pour les structures privées de passer en ASBL, l’interdiction d’ouvrir une crèche de moins de 14 places ou encore de travailler avec des indépendants. Il en va de la survie du secteur.
Pour Défi, la gestion des crèches subventionnées doit également être optimisée et l’encadrement amélioré pour que plus de familles puissent bénéficier d’une place. À ce sujet, sous l’impulsion de la commune d’Auderghem, plusieurs communes bruxelloises, dont Woluwe-Saint-Pierre, ont pu mettre en place un logiciel de centralisation des inscriptions et de gestion qui permet notamment d’optimiser les taux d’occupation réels en crèche. Trop souvent les places en crèches ne sont, en effet, occupées qu’à environ 75% alors que des enfants sont sur liste d’attente…
Il est, enfin, primordial de mettre des solutions en place pour faire face au besoin de création de nouvelles places et à la pénurie de personnel. Le plan « Cigogne » de la Ministre nous annonce la création de 5200 places supplémentaires. La ligue des familles, elle, en recommande 10.000 pour faire face aux besoins actuels.
La pluralité de l’offre d’accueil est importante et le secteur privé doit être soutenu. Il est également nécessaire d’adapter les réformes en cours et de mettre en place des mesures impactantes destinées à assurer une disponibilité suffisante de puériculteurs.trices et une attractivité pour le métier.